Marcel Maillet vient à la poésie dans les années 80 après un pèlerinage à Compostelle à vélo. De « Retable » à « Colporteur de l’invisible » il publie une douzaine de recueils. Primé dans plusieurs concours, il a notamment reçu le « Prix Jean Cocteau 2012 » attribué par la Société des Poètes Français dont il est membre. Sa poésie trouve sa source dans la nature. Il interroge les paysages et nous rapporte ce qu’ils lui disent de l’univers, de la condition d’homme, de la vie, de la mort, de l’éternité, des dieux…
la rumeur de la vague
et le parfum mauve des bruyères
descendant à la falaise
Un goéland
son aile élargissait l’espace
et sa candeur libérait l’éclat
d’une lumière baptismale
sans enfreindre l’intense bleu
qui incendiait la mer
Légère la solitude
et l’univers en suspens
Dans l’air une musique inaugurale
Sa tendresse caressait les fougères
qui ondoyaient la pente
Naissait une aube à la corne d’un monde
où l’on aurait sans crainte écrit
les premières notes du vent
sur les herbages du lac
la rivière de bronze
qu’engendre sa lumière
Le globe incandescent se fond
dans la ferveur du métal rougeoyant
Aux doigts de chaque vague
éclosent les fleurs de feu
célébrant
par les noces du jour et de la nuit
cette espérance
que les cycles du temps
rejoindront l’éternel
se confie au crépuscule
Entre lumière et couleur la frontière s’éteint
L’aile d’une brise flatte
la chevelure mauve des bouleaux,
fontaine d’hyacinthe
coulant dans l’étang ses reflets
dont les pastels iridescents
s’évadent dans les rêves des roseaux
Aux doigts de leurs rameaux
brûlent les saules l’encens d’une brume
que parfument les derniers pétales
du soleil couchant
Un ciel apâli s’ouvre approfondit l’azur
proposant l’infini
De l’étang monte une prière
au cœur inaccessible du granite
Le névé buvant les ombres
tu hanterais la mélodie de la lumière
Dans l’allégresse de l’alpe
tu goûterais l’amitié musicienne des mélèzes
qu’accompagnent à voix menue
les répons des soldanelles et des gentianes
Le lac te serait dans la berce du soleil
linceul de couleuvres et de piérides blanches
et quand les cérémonials de la neige
consacreraient son empire
tu dormirais dans la longue nuit des hivers
qui ne s’ouvrent qu’à l’azur
Vient de paraître chez Edilivre
Marcher dans le soleil
Poèmes de Marcel Maillet
Marcel Maillet fait sienne la conception énoncée, voilà deux siècles, par le poète allemand Novalis et reprise notamment par le vaudois Gustave Roud : « Le Paradis est dispersé sur toute la terre, c’est pourquoi on ne le reconnaît plus. Il faut rassembler ses traits épars. » C’est en effet la tâche du poète de dire la beauté de la nature : une nature dont l’observation maintient en éveil nos capacités d’ étonnement, de tendresse et d’émerveillement, mais aussi une nature énigmatique qui fait sa place au mystère, qui derrière la réalité tangible laisse entrevoir un monde invisible, qui dit la fin inéluctable de toute chose et laisse entrevoir la possibilité d’une éternité, dont la lecture amène à s’interroger sur la présence ou l’absence des dieux ou du dieu.
Le ciel s’embrase
et la cluse s’ouvre
l’estuaire de la lumière
L’heure cloue
dans la corolle du soleil couchant
la braise de l’instant
Le temps prend date
avec l’éternel
« … Gageons que vous n’hésiterez pas à suivre le poète sur ces sentes d’espérance et de foi profonde et que vous serez sensible à ce long chant qui cadencera vos pas, en vibrantes sonorités, pour « marcher dans le soleil ».
Bonne lecture et belle découverte de ce poète que vous ne pourrez guère oublier.»
Extrait de la préface de Véronique Flabat-Piot
Vice-Présidente de la Société des Poètes Français
On peut se procurer le livre en s’adressant à l’auteur marcelmaillet74@gmail.com
prix du livre 12 euros Frais de port.